N°9
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One future
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Vision

MRO : gros plan sur une activité phare

Essentielles aux modèles économiques des sociétés du Groupe, les activités de MRO doivent à la fois piloter la relance post-Covid et préparer leur avenir à plus long terme. Le point sur ces enjeux fondamentaux.

L

a maintenance aéronautique (ou « Maintenance, Repair & Overhaul », MRO) est un métier essentiel pour l’ensemble des sociétés Safran. Elle fournit en effet des informations-clés sur le comportement en service des produits du Groupe. Source de revenus substantiels pour Safran, la MRO constitue également un enjeu crucial de la relation client.

UN SAVOIR-FAIRE « IN-HOUSE »

Le poids de la MRO dans les activités de Safran s’appréhende notamment en termes économiques et industriels. Chez Safran Landing Systems, 1 400 collaborateurs travaillent dans les métiers de la maintenance, qui représentait 14 % du chiffre d’affaires et 12 % du résultat en 2019. L’offre MRO, centrée sur l’entretien et la révision de trains d’atterrissage, se fonde sur un réseau mondial, dans une logique de proximité. « Nous sommes positionnés au plus près des clients, confirme Bruno Chiarelli, directeur de la Division MRO de Safran Landing Systems. Nous avons des ateliers au Mexique et en Floride pour servir l’Amérique du Nord et du Sud, trois sites majeurs en Europe à Molsheim, à Dinard, et à Gloucester, au Royaume-Uni, ainsi qu’une station historique à Singapour et une antenne nouvellement créée en joint-venture avec China Eastern Airlines à Xi’an pour couvrir l’Asie. Ces installations composent un réseau riche, positionné sur toutes les familles d’avions et sur tous les continents. Du fait de la complexité des produits que nous traitons, nous hébergeons en interne tous les moyens, compétences et expertises nécessaires pour un recours à la sous-traitance quasi-nul. »

En savoir plus sur les activités MRO de Safran Landing Systems

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Nous attendons une reprise progressive au cours du second semestre 2021, qui dépendra bien entendu de la situation régionale de la crise sanitaire

DE FORTS ENJEUX POST-COVID

Son activité MRO, fondée sur des visites de maintenance préventive à intervalles réguliers qui restent dues malgré les circonstances, a permis à Safran Landing Systems de mieux résister à la crise sanitaire. Mais la plupart des sociétés de Safran ont vu leur charge de travail affectées en 2020 et début 2021 par le ralentissement du secteur aéronautique. Dans l’atelier de Safran Electronics & Defense à Singapour, né en 2010 d’un partenariat avec la division Engineering de Singapore Airlines et spécialisé dans l’entretien d’équipements avioniques, le niveau d’activité a baissé de 40 % l’an dernier.

« Nous attendons une reprise progressive au cours du second semestre 2021, qui dépendra bien entendu de la situation régionale de la crise sanitaire, explique Matthieu Péré, directeur général MRO Safran Electronics & Defense Singapour. Tout en anticipant des volumes plus élevés au sortir de la crise sinataire, qui lui permettront de gagner des parts de marché, la station de Singapour se prépare à des projets d’avenir tels que l’internalisation de la réparation de nouveaux produits et équipements — Airbus A350, Boeing 787 et 777X. L’atelier, qui s’appuie sur une culture d’innovation et d’amélioration continue, déploie son effort sur des sujets comme l’automatisation ou la “blockchain”, en cohérence avec la feuille de route de Safran sur la digitalisation. Nous avons un dernier enjeu de développement structurant à un horizon plus lointain, sur l’accès et l’exploitation des données de vol avec notamment l’offre Cassiopée, qui s’inscrit en cohérence avec des axes de développement des “Services 4.0” au niveau du Groupe. Safran Electronics & Defense est considéré comme l’entité de référence en matière de gestion des données avion au sein du Groupe, et nous avons l’ambition, notamment, à Singapour, de devenir un pôle de compétences de référence sur ce sujet pour la zone Asie-Pacifique. »

La Chine, un marché dynamique

Safran renforce sa présence sur le marché MRO chinois, grâce à des partenariats avec des acteurs locaux — condition sine qua non pour y entrer. C’est le cas notamment de Safran Landing Systems, devenu le premier OEM Trains avec une capacité de maintenance en Chine via une JV avec China Eastern Airlines, et de Safran Aircraft Engines, présent dans la maintenance CFM56/LEAP au travers de son partenariat avec Air China dans SSAMC à Chengdu. Safran Nacelles ouvrira par ailleurs en 2022 son premier atelier de maintenance chinois à Suzhou, sur le campus industriel Safran.

LA MONTÉE EN CADENCE DU LEAP

Outre son impact direct en termes de volume d’activité, la crise sanitaire a exacerbé les besoins et attentes des clients : il s’agit de faire plus vite, moins cher et d’allonger la durée d’exploitation des produits en vol. Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, la compétitivité et la performance industrielle deviennent des facteurs clés de réussite. C’est le cas pour Safran Aircraft Engines, qui assure notamment les « shop visits » de produits phares comme la famille CFM56 ou LEAP. Sur ce dernier, « nous sommes au début de la vie en service du moteur et sur des opérations dites de Quick Turn, visant à remédier aux défauts ou maladies de jeunesse via des interventions sous l’aile ou en atelier, détaille Pierre Guillaume, directeur MRO Moteurs Civils. Mais nous sommes déjà structurés pour capter une part de marché importante sur les futures “shop visits” des LEAP et la réparation des composants, tout en répondant à un enjeu de maîtrise des coûts. La digitalisation est au coeur de nombreux projets destinés à optimiser nos opérations de maintenance, à favoriser le meilleur et le juste service, c’est-à-dire déposer et réviser les moteurs uniquement quand cela est nécessaire. De façon plus générale, nous nous organisons pour faire face à une hausse importante des volumes de production. Cela passe notamment par le renforcement de l’efficacité de nos ateliers existants et, à plus long terme, par un investissement dans de nouvelles capacités industrielles. Le défi à relever est important en matière de recrutement et de formation de nouveaux talents, même s’il s’agit d’un métier largement fondé sur la passion et la transmission. »

  • 9 500

    Nombre de collaborateurs Safran qui travaillent dans le domaine de la MRO, répartis sur plus de 70 sites ou lignes dédiées à la réparation.

  • 60,9 %

    Part des services (dont MRO) dans le chiffre d’affaires des activités Propulsion de Safran.

  • 50

    TAT (Turn Around Time) moyen pour la révision d’un train d’atterrissage chez Safran Landing Systems.

VERS UNE APPROCHE « ONE MRO »

S

i les sociétés du Groupe gèrent leurs activités et leurs clients de façon distincte, bon nombre d’enjeux sont communs a fortiori dans le contexte de l’après-crise. Le premier d’entre eux consiste à harmoniser les processus, les standards et les méthodologies entre les différentes divisions MRO du Groupe — une dynamique initiée avec la démarche One Safran et la mise en place de Comité Métiers, notamment dans les domaines Services et MRO. « Le grand défi post-crise est de réaliser des gains de productivité et d’atteindre le meilleur niveau de satisfaction possible de nos clients. Il s’agit aussi de proposer une gamme de services plus reconnaissable d’une société à l’autre et porteuse de la Safran Touch, précise Olivier Savin, directeur Transformation digitale Ventes, Support & Services de Safran. Pour concrétiser cette ambition, nous devons accélérer la digitalisation de nos métiers MRO. C’est un chantierclé, qui implique notamment de moderniser les briques fondatrices de nos SI qui portent nos processus opérationnels. Cela suppose également l’application de multiples solutions digitales innovantes, souvent inspirées du monde industriel, apportant des bénéfices concrets dans nos opérations de maintenance : automatisation des diagnostics, introduction plus forte de réalité virtuelle ou augmentée, de Cobots ou robots, renforcement de la continuité numérique... Sans oublier une meilleure utilisation des données pour fluidifier les processus, améliorer la performance opérationnelle, accroître la satisfaction de nos clients et la différenciation dans un monde parfois extrêmement concurrentiel... »

Les projets ne manquent pas sur le front MRO !

Joint-venture

Réparation d'un radome en composite avec cuisson en autoclave. Aerostructures Middle East Services (AMES), la joint-venture entre Safran Nacelles et Air France Industries KLM Engineering & Maintenance.

Plus d'informations sur la joint-venture AVIC

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