Janelle Bronaugh, nouvelle directrice SSE de Safran Electrical & Power aux États-Unis, nous présente son métier et les actions en cours chez Safran Electrical & Power, tout en proposant un éclairage sur les enjeux du réchauffement climatique outre Atlantique.
anelle Bronaugh a rejoint Safran il y a cinq ans, en tant que responsable Santé, Sécurité et Environnement (SSE) de Safran Electrical & Power pour l’Amérique du Nord, mais également pour le site de Sarasota, en Floride. Depuis le mois d’octobre, elle est la nouvelle directrice SSE de Safran Electrical & Power et porte également le projet bas-carbone. Elle partage sa vision.
Quelles sont vos priorités depuis que vous avez été nommée directrice SSE et cheffe du projet bas-carbone ?
Janelle Bronaugh : Mon plus grand défi consiste à m’acclimater aux différents sites de l’entreprise, avec des cultures, des langues et des perspectives différentes, et à mener à bien mes missions dans un contexte de pandémie.
Au sein de Safran Electrical & Power, les équipes SSE agissent simultanément sur de nombreux fronts : blessures et maladies, évaluations des risques, risques psychosociaux, formation et intégration, conformité réglementaire, normes et audits, projets bas-carbone, et le dernier en date, la responsabilité sociétale des entreprises. La tâche à accomplir peut parfois sembler impressionnante ! Mais nous maintenons notre cap, en sachant que notre travail compte, et que nous contribuons à assurer la sécurité de nos collaborateurs.
Le bas-carbone est bien sûr une composante cruciale des sujets mentionnés ci-dessus. Le changement climatique étant l’un des principaux enjeux mondiaux, Safran Electrical & Power prend les mesures nécessaires pour assurer la réduction de notre empreinte carbone, conformément à l’engagement de Safran de la diminuer de 30 % d’ici 2025. Pour notre entreprise, cela signifie réduire notre empreinte de 10 000 tonnes à l’horizon 2025.
En tant que citoyenne américaine et collaboratrice de Safran, comment appréhendez-vous la problématique du bas-carbone et la nécessité de réduire les émissions ?
J. B. : Au cours de ces 25 dernières années, tous les secteurs de l’économie mondiale comme l’industrie manufacturière, l’agriculture, la production d’électricité... ont fortement contribué au réchauffement climatique. Déjà, en 2013, lorsque je terminais mon master en santé environnementale à l’université, j’avais suivi plusieurs cours sur l’environnement et le développement durable axés sur des solutions plus vertes et plus durables pour l’avenir. L’idée de la protection de l’environnement n’est donc pas un sujet nouveau, et s’inscrit au centre des préoccupations depuis près d’une décennie aux États-Unis.
L’Accord de Paris sur le climat adopté en 2015 représente un pas en avant historique pour la préservation de notre planète. Aujourd’hui, de plus en plus de grands groupes soutiennent cet accord et mettent en place les changements nécessaires. Cet accord a conduit les entreprises et, par conséquent, le gouvernement, à s’intéresser de près à la question. Par exemple, le département de l’Énergie des États-Unis (DOE) a financé des initiatives de recherche. Le but était que plusieurs universités travaillent en coopération avec des entreprises locales de leur région pour réduire leur empreinte carbone. Safran Electrical & Power a été l’une des bénéficiaires de ce programme et a mené conjointement des audits énergétiques sur plusieurs de ses sites.
Quelle organisation avez-vous mise en place pour conduire les initiatives bas-carbone ? Pouvez-vous nous dévoiler les premiers résultats ?
J. B. : Depuis mon arrivée chez Safran en 2017, j’ai mis au défi mes sites nord-américains de réduire leur empreinte carbone. Chaque site avait des objectifs annuels pour réaliser des projets Lean Green allant de la réduction des déchets dangereux aux projets d’éclairage par LED. Puis, à partir de 2019, Safran Electrical & Power s’est associée à des acteurs locaux pour réaliser des études énergétiques dans la majorité de nos sites à travers le monde.
La création de postes de chefs de projet bas-carbone en 2021 a permis de franchir un nouveau palier dans cette démarche. Ces chefs de projet pilotent les efforts bas-carbone pour leur division par le biais de réunions, de formations, de partage de bonnes pratiques, etc. Il a été demandé à chacun de revoir les processus globaux de leurs sites, la conception des installations, l’infrastructure et les activités quotidiennes afin d’identifier des projets bas-carbone et les bonnes pratiques.
Certaines actions concrètes se sont déjà révélées payantes ! Nos équipes Supply Chain ont pris contact avec nos fournisseurs de papier pour leur demander d’utiliser uniquement des matériaux recyclés (papier d’impression notamment). Qui plus est, les sites de Safran Electrical & Power ont été chargés de réduire les matériaux d’emballage utilisés dans nos usines, plusieurs sites participent au PPA (contrat d’achat d’électricité) et d’autres cherchent des sources d’énergie alternative. Notre usine de Pitstone a ainsi mis en œuvre avec succès une solution alternative d’énergie éolienne.
Au total, l’entreprise a déjà économisé 3 800 tonnes de carbone, et d’autres actions sont à venir en 2022 !
En conclusion, avez-vous des conseils à partager pour impliquer et motiver les collaborateurs dans cette démarche bas carbone ?
J. B. : L’un des meilleurs moyens d’impliquer les collaborateurs est de rendre la participation ludique ! Vous pouvez les impliquer à travers des activités et des concours, en nourrissant leur enthousiasme et leur intérêt pour la thématique. Faites des tombolas, organisez des prix ou même des jeux axés sur les efforts bas carbone. Par exemple, notre site de Chihuahua a récemment organisé un « salon de la santé » qui a mis à l’honneur les efforts de réduction des émissions de carbone. Les enfants des collaborateurs ont même été invités à dessiner des bonnes pratiques environnementales visant à réduire l’empreinte carbone. Les meilleurs dessins ont été sélectionnés pour recevoir un prix et seront examinés par le comité de pilotage local en vue d’une mise en œuvre éventuelle au niveau du site. Les collaborateurs ont également identifié de nombreuses idées d’amélioration et un concours de recyclage a été organisé au sein des usines. Des collaborateurs enthousiastes seront des collaborateurs engagés. Et les collaborateurs engagés sont motivés pour faire changer les choses !