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juillet 2022
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L’A400M, l’âge de la maturité

L’A400M, l’avion de transport militaire d’Airbus, a le vent en poupe. Entré en service en 2013, celui qu’on surnomme « Atlas » est en passe d’achever sa maturation technologique et s’illustre en opération sur des théâtres extra-européens. Entretien avec Pierre Jorant, directeur Programme du TP400.

« L’ère des plans de maturité technique touche à sa fin car nous en aurons bientôt fini avec toutes les évolutions majeures à mener sur le moteur, explique Pierre Jorant, directeur du Programme TP400. En 2023, nous n’aurons plus qu’une modification à déployer sur le frein hélice. »

Le TP400 est le turbopropulseur de 11 620 chevaux qui équipe l’Airbus A400M. Au nombre de quatre sur chaque avion, le TP400 est conçu par EPI (Europrop International GmbH), consortium associant quatre motoristes européens, le britannique Rolls-Royce, l’espagnol Industria de Turbo Propulsores (ITP), l’allemand MTU Aero Engines et le français Safran, principal partenaire avec une part de 32 % dans le programme. Le Groupe fournit de nombreux système et équipements à l’avion de transport militaire : câblages, calculateurs, système d’atterrissage, sièges équipage, système de distribution du carburant…

L’A400M est en pleine phase de montée en maturité opérationnelle. En témoignent les derniers succès dans lesquels il s’est illustré, notamment les évacuations de patients atteints de Covid-19 ou le rapatriement des ressortissants français d’Afghanistan.

« Ces bons résultats en opération et cette visibilité sur la scène internationale entraînent un regain d’intérêt commercial à l’export, précise Pierre Jorant, directeur Programme du TP400 de Safran Aircraft Engines. Nous l’avons vu avec l’Indonésie et le Kazakhstan, qui ont tous deux passé commande d’A400M en 2021, et nous avons actuellement deux nouveaux appels d’offres en cours. »

Ces bonnes nouvelles viennent s’ajouter au carnet de commandes bien rempli de l’A400M et vont permettre de conforter son plan de production dans les années à venir.

Le rythme actuel est de huit avions à livrer par an, ce qui correspond – avec les rechanges – à 34 moteurs par an pour EPI.

L’A400M a cumulé 480 000 heures de vol avec plus de 108 appareils en opération, avec une activité en croissance annuelle de 10 %.

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CHIFFRES CLÉS

• Capable d’embarquer 116 soldats ou 37 tonnes de fret.
• Soute : 17 m de long et 4 m de large, qui permet d’emporter aussi bien un hélicoptère que des véhicules blindés.
• Vitesse maximale : 780 km/h.

« Avec de plus en plus d’A400M en vol effectuant un nombre croissant de missions, l’activité de maintenance et de services va connaître dans les années à venir un accroissement très important, et nous devons nous y préparer, explique Pierre Jorant. Dans cette perspective, un nouveau contrat de support est en passe d’être agréé entre EPI et l’OCCAr (1) qui va permettre de réduire les coûts de maintenance et le coût de possession de l’avion. Par ailleurs, un plan de transformation de l’organisation du support a été engagé avec EPI et les partenaires du programme pour améliorer drastiquement la performance en maintenance et réparation et contribuer à l’amélioration de la disponibilité de l’A400M. »

Carnet de commandes

  • Nations de lancement au sein de l’OCCAr

    Allemagne : 53 avions
    Royaume-Uni : 22 avions
    France : 50 avions
    Espagne : 27 avions
    Belgique : 7 avions
    Luxembourg : 1 avion
    Turquie : 10 avions

  • Commandes export

    Malaisie : 4 avions
    Kazakhstan : 2 avions
    Indonésie : 2 avions + 4 options


    Au total, 50 avions sont prévus à l’export.

Regarder la vidéo « Safran à bord de l’A400M » pour une vue plus complète

(1) OCCAr : l’organisation conjointe de coopération en matière d’armement est une organisation intergouvernementale européenne visant à faciliter la gestion en collaboration de grands programmes d'armement. Elle rassemble six pays membres : la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Belgique et l’Espagne. La Finlande, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, la Suède et la Turquie sont associés à des programmes menés par l’OCCAr, sans toutefois être membres de l’organisation.